Pays : USA
Durée : 2h15
Genre : Horreur
Sortie : 20 septembre 2017
Réalisateur : Andy Muschietti
Distribution : Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard, Jack Dylan Grazer, Sophia Lillis, Jeremy Ray Taylor, Wyatt Oleff, Chosen Jacobs
Histoire : À Derry, dans le Maine, une bande de jeunes adolescents délaissés par leurs parents et sujets aux brimades de leurs camarades de classe, va devoir affronter une créature émergeant tous les 27 ans pour se nourrir des enfants de la ville.
Après avoir traumatisé toute une génération de jeunes enfants il y a 27 ans à la télévision, le clown le plus célèbre de la pop-culture revient cette fois-ci sur grand écran. Pennywise (Grippe-sou en VF), l’iconique personnage maléfique d’un des romans phares de Stephen King, s’apprête à devenir le boogeyman qui prendra le relais des Freddy, Jason ou autre Michael Myers dans le panthéon des monstres de cinéma du nouveau millénaire.
Pour ce faire et après une production pour le moins chaotique (le réalisateur, Cary Fukunaga qui « renonce » alors qu’il a longuement bossé sur le projet au point d’être toujours crédité comme scénariste), Ça dispose d’un atout de poids en la personne d’Andy Muschietti. Le jeune réalisateur, auteur d’un prometteur et souvent bien effrayant Mamá, est un homme qui connaît ses classiques tout en possédant un profond respect pour le matériau d’origine. Au point de justement le trahir avec la juste intelligence qu’il faut pour en préserver le cœur. En optant pour une histoire bien plus linéaire que le roman du King et ainsi en éliminant, du moins dans cette première partie, les adultes de l’intrigue, Muschietti lorgne du côté du modèle à la mode, Stranger things tout en rappelant aux plus anciens le maître étalon du film sur le passage au monde adulte qu’est Stand by me, adaptation fabuleuse des écrits du romancier du Maine.
Sous cet angle, son film est une réussite exemplaire. S’appuyant sur une direction artistique fantastique (les années 80 comme si vous y étiez, au détriment des 50’s du livre), le cinéaste nous présente une brochette de jeunes ados instantanément attachants à l’image de la révélation du film, l’épatante Sophia Lillis qui incarne cette Beverly Marsh dont on a été, tous, un jour, amoureux dans nos années collège. L’identification est aisée et le spectateur prend rapidement fait et cause pour ce club de losers qui subit les affres d’une adolescence loin d’être paisible.
En film initiatique, Ça répond à toutes nos attentes et se place irrémédiablement dans le top 10 des adaptations du King au cinéma. Pour gravir les échelons et atteindre le panthéon du genre, il ne lui manque plus qu’à réussir à être ce film d’horreur mémorable, susceptible de nous hanter lors que la lumière de notre chambre s’éteindra la nuit venue. Et là, c’est la (petite) déconvenue. Bien que parfaitement incarné par Bill Skarsgård, Pennywise nous frustre. Après une séquence d’ouverture d’une rare efficacité, la sauce ne prendra jamais vraiment. La faute à une gestion scénaristique qui ne nous fait jamais croire que les adolescents sont réellement en danger. On doit donc se contenter et ce sera déjà beaucoup pour bon nombre de spectateurs, de scènes de peur parfaitement emballées techniquement, mais sans ce supplément de perversité, de méchanceté, de roublardise, de surprise qui ont permis aux prestigieux devanciers (Shining, Carrie, Christine,…) de s’élever à des niveaux cultes.
Mais, à l’heure actuelle, devant la médiocrité pour rester gentil du cinéma d’horreur mainstream en provenance des studios, Ça offre un sacré réconfort et laisse espérer, notamment à la vue de son succès mondial, de jours meilleurs. À commencer pour la deuxième partie que l’on attend avec une réelle impatience.
Publié le 19/09/2017 par Laurent Pécha