Pays : USA
Durée : 2h14
Genre : Action
Sortie : 14 février 2018
Réalisateur : Ryan Coogler
Distribution : Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong'o, Danai Gurira, Martin Freeman, Letitia Wright, Angela Bassett, Forest Whitaker, Andy Serkis
Histoire : Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T'Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu'un vieil ennemi resurgit, le courage de T'Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu'en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier...
Depuis la mise en place du projet, Black Panther s’annonçait comme un Marvel à part. Et effectivement, c’est le cas. Mais sans doute pas comme on l’espérait. On aurait pourtant tant aimé tomber sous son charme. Nostalgique de son univers très singulier découvert à l’époque dans les comics, attiré par une proposition différente de ce que la machine Marvel a l’habitude d’offrir, intrigué par la présence d’un cinéaste qui nous avait surpris en s’appropriant avec brio l’univers de Rocky (le très bon Creed), il y avait presque mille et une raisons de s’enthousiasmer devant Black Panther. La chute en est d’autant plus spectaculaire. En l’espace de cent trente-quatre minutes abominablement longues, le nouvel opus Marvel impose un mètre étalon en termes de nanar de films de super-héros. Marchant sur les plates-bandes d’Elektra ou Green Lantern, le film de Ryan Coogler multiplie les choix catastrophiques.
La direction artistique fait passer l’incroyable potentiel du Wakanda pour un mix entre un Center Park en fin de vie et une mire de couleurs pour régler son vidéoprojecteur. Le scénario, incroyablement flemmard, est constamment en mode Shakespeare pour les nuls. Et les comédiens sont pour la plupart obligés de surjouer le n’importe quoi : Forest Whitaker en grand prête, Letitia Wright qui reboote le M des James Bond et multiplie les blagues moisies ou encore Martin Freeman qui donne l’impression d’être complètement perdu. Il n’y a que les deux cousins rivaux (Chadwick Boseman et Michael B. Jordan) qui parviennent à de rares moments à s’en sortir sans pour autant échapper à quelques séquences embarrassantes comme le dénouement de leur duel final.
Impossible de ne pas évoquer l'utilisation plus qu’embarrassante des CGI. On a beau s'être habitué au fil des années à leur présence tous azimuts, on ne les avait jamais vu traiter avec un tel niveau indigence et aussi maladroitement mis en scène. A l’image de cette interminable bataille finale sur un coin de gazon où l’on assiste à un festival de mauvais goût avec en point d'orgue d'atroces rhinos numériques. Quant à la portée politique de l’œuvre, elle ressemble à un anodin pamphlet qui enfonce les portes ouvertes. Un peu comme si Black Panther avait mué en une sorte de Oui Oui éclairé ayant troqué son taxi rouge et jaune contre un vaisseau boosté au vibranium. Triste spectacle !
Publié le 13/02/2018 par Laurent Pécha