Comme souvent on retrouve des habitués du festival (Haneke, Hong Sang-soo, Kawase,…) mais aussi quelques nouvelles têtes comme les frères Safdie qui présenteront en compétition un film de braquage intitulé Good time avec en vedette un désormais habitué de la croisette, Robert Pattinson. L’absence de grands noms pressentis par la presse depuis quelques semaines s’explique selon Thierry Frémaux uniquement par le fait que leurs films n’étaient pas visibles ou prêts à l’heure des choix à faire pour la sélection.
Mais le gros buzz médiatique n’est pas venu de tel ou tel film ou de l’absence de tel ou tel artiste mais bien de qui se cache derrière la production/distribution de certains films. En effet, il y aura sûrement un avant et un après 70ème édition de Cannes puisque rien moins que deux films sur les 18 en compétition sont des œuvres que Netflix a produites (Okja de Bon Joon-ho) ou a acquis les droits de distribution (The Meyerowtiz stories de Noah Baumbach). Deux œuvres de cinéma projetées dans la plus prestigieuse salle de cinéma du monde et qui risquent fort bien de n’être vues ensuite que sur le petit écran de notre télévision (bon ok, certains en ont aujourd’hui des très, très grands). Un paradoxe mais auquel il faudra s’habituer tant notre consommation des films est vouée à évoluer ainsi au fil des années.
Dans la section Un certain regard, on retrouve un ancien vainqueur de la Palme d’Or (Laurent Cantet, vainqueur avec Entre les murs en 2008) mais surtout 7 novices dont c’est le premier film et qui concourent donc pour la fameuse Caméra d’Or. Parmi eux, on retiendra le scénariste de Comancheria et Sicario, Taylor Sheridan qui nous propose avec son Wind river un thriller situé dans le milieu des réserves indiennes.
Les fameuses séances de minuit du festival semblent être cette année dans d’excellentes mains pour continuer à prolonger le superbe souvenir de 2016 et son tonitruant Dernier train to Busan qui avait enflammé le palais des festivals. Et pour cause, ce sont à nouveau notamment deux films coréens qui sont au programme. Après le film de zombies, c’est au tout de l’univers du polar d’être à l’honneur. Si c’est du niveau d’un Na Hong-jin (The Strangers, The murderer) ou Bonh Joon-ho (Memories of murder), les festivaliers noctambules risquent fort de passer un sacré moment.
Pour son 70ème anniversaire, le festival de Cannes a organisé de nombreux événements marquants. Parmi eux, on retient tout particulièrement la présentation de deux épisodes de la nouvelle série Twin Peaks de David Lynch et la présentation d’un film tournée en réalité virtuelle par rien moins qu’Alejandro González Iñárritu et son fidèle directeur de la photo, Emmanuel Lubezki. Carne y arena est un court-métrage de 7 minutes. Un des cinéastes les plus doués du monde s’attaquant à une technologie qui se veut une des prochaines étapes incontournables pour visionner des films, on a plus qu’hâte de mettre le casque et de voir ça.
Le festival de Cannes ouvre ses portes le 17 mai 2017 et livrera son palmarès le 28 mai 2017.
Les Fantômes d'Ismaël d'Arnaud Desplechin (sortie salle : 17 mai 2017)
120 battements par minute de Robin Campillo
A Gentle Creature de Sergei Loznitsa
L'Amant double de François Ozon
Aus dem nichts (In the Fade) de Fatih Akin
The Beguiled (Les proies) de Sofia Coppola (sortie salle : 23 août 2017)
Geu-Hu (The Day After) de Hong Sang-soo
Good Time de Benny Safdie et Josh Safdie
Happy End de Michael Haneke (sortie salle : 18 octobre 2017)
Hikari (Radiance) de Naomi Kawase
Jupiter's Moon de Kornel Mundruczo
The Killing of a Sacred Deer (Mise à mort du cerf sacré) de Yórgos Lánthimos
The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach
Nelyubov (Loveless) de Andrey Zvyagintsev
Okja de Bong Joon-ho
Le Redoutable de Michel Hazanavicius
Rodin de Jacques Doillon (sortie salle : 24 mai 2017)
You Were Never Really Here de Lynne Ramsay
Wonderstruck de Todd Haynes
Barbara de Mathieu Amalric (film d'ouverture)
Aala kaf ifrit (La belle et la meute) de Kaouther Ben Hania
Après la guerre d’Annarita Zambrano (en compétition pour la Caméra d’Or)
L'Atelier de Laurent Cantet
En attendant les hirondelles (The Nature of Time) de Karim Moussaoui (en compétition pour la Caméra d’Or)
Fortunata (Lucky) de Sergio Castellitto
Jeune femme de Léonor Serraille (en compétition pour la Caméra d’Or)
La novia del desierto (La fiancée du désert) de Cecilia Atán, Valeria Pivato (en compétition pour la Caméra d’Or)
Las hijas de abril (Les filles d'avril) de Michel Franco
Lerd (Dregs) de Mohammad Rasoulof
Out de György Kristóf (en compétition pour la Caméra d’Or)
Posoki (Directions) de Stephan Komandarev
Sanpo suru Shinryakusha (Before we Vanish) de Kiyoshi Kurosawa
Tesnota (Étroitesse) de Kantemir Balagov (en compétition pour la Caméra d’Or)
Western de Valeska Grisebach
Wind River de Taylor Sheridan (en compétition pour la Caméra d’Or)
Mugen non jūnin (Blade of the Immortal) de Takashi Miike
How to Talk to Girl at Parties de John Cameron Mitchell
Visages, villages de Agnès Varda et JR (sortie salle 28 juin 2017)
An Inconvenient Sequel de Bonni Cohen, Jon Shenk (sortie salle 1er novembre 2017)
12 jours de Raymond Depardon
They de Anahita Ghazvinizadeh
Keul le eo ui ka me la (Clair's Camera) de Hong Sang-soo
Promised Land de Eugene Jarecki
Napalm de Claude Lanzmann
Demons in Paradise de Jude Ratman
Sea Sorrow de Vanessa Redgrave
Ak Nyeo (The Villainess) de Jung Byung-Gil
Bulhandang (The Merciless) de Byun Sung-Hyun
Prayer Before Dawn de Jean-Stéphane Sauvaire
Top of the Lake: China Girl de Jane Campion, Ariel Kleiman
24 Frames d’Abbas Kiarostami
Twin Peaks de David Lynch
Come Swim de Kristen Stewart (court-métrage)
Carne y arena (Chair et sable) de Alejandro González Iñárritu
Publié le 13/04/2017 par La Rédaction