Crédité sur imdb de 148 entrées, James Franco offre un sacré dilemme à ceux qui veulent se lancer dans un top 10. Il faut faire le tri et si d'habitude, on a souvent tenu compte de la qualité du film pour faire nos tops, il n'en est rien ici. Pour faire le tri et établir notre classement final, on s'est constamment tenu à la prestation du comédien en mettant toujours au second plan la qualité de l’œuvre.
The Disaster artist (2017) de James Franco
Devant, mais aussi derrière la caméra (le monsieur réalise un peu tout et n’importe quoi depuis plus de dix ans), James Franco s’amuse comme un fou avec son frangin, Dave, à recréer l’envers du décor de The Room, considéré par certains comme le pire film de tous les temps. On reste dubitatif sur l’intérêt de l’entreprise, mais force est de constater que l’acteur-cinéaste y met tout son cœur et fait preuve d’un mimétisme assez ahurissant quand il s’agit d’incarner Tommy Wiseau.
Spider-man / Spider-man 2 / Spider-man 3 (2002-2004-2007) de Sam Raimi
La première apparition dans l’univers du blockbuster dans le rôle primordial de l’ami de Peter Parker et futur némésis de Spider-man. Un personnage que Franco joue sobrement laissant venir à lui toute la dramaturgie shakespearienne qui se développe au fil de la trilogie. Dommage pour le comédien, l’épisode où il aurait le plus briller (le troisième) est celui où la magie orchestrée par Sam Raimi disparaît sacrément.
C’est la fin (2013) d’Evan Goldberg et Seth Rogen
Dans son propre rôle, comme ses autres partenaires de jeu, James Franco continue de démontrer un talent inné pour la comédie. Ultime film potache qui ose à peu près tout, C’est la fin s’avère aussi inutile qu’essentiel. Et Franco et sa bande de devenir pour l’éternité cette bande de potes déglingués qu’on aimerait tous avoir à nos côtés.
Homefront (2013) de Gary Fleder
Statham vs Franco sur un scénario de Stallone signé par l’ex-prometteur réalisateur du top polar, Dernières heures à Denver. Voilà une affiche qui ne se refuse pas. Malheureusement, le film est loin de répondre à nos attentes. Sauf du côté de Franco qui fait honneur à la devise d’Hitchcock (« Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film »). Délicieusement retord, le comédien cabotine avec une maîtrise totale et dope toutes les nombreuses séquences où il apparaît.
Il était une fois James Dean (2001) de Mark Rydell
Après la série culte, la télé permet une nouvelle fois au jeune Franco de marquer durablement les esprits dans un rôle aussi iconique que casse gueule : James Dean. Avec le même âge que l’interprète de La Fureur de vivre et une certaine ressemblance, Franco réussit son pari et campe un Dean assez mémorable. D’autant que le réalisateur de The Rose connaît la musique pour ce qui est de mettre en boîte efficacement un biopic.
Le monde fantastique d’Oz (2013) de Sam Raimi
Dernier film à ce jour du génial Sam Raimi, cette préquelle au classique américain, Le Magicien d’Oz, permet à James Franco de prouver qu’il a largement les épaules pour tenir la vedette d’un gros film hollywoodien sans se faire voler la vedette par un singe. Dans le rôle du (faux) magicien Oz, l’acteur est parfaitement à son aise. Dommage que le film n’ait pas été reconnu à sa juste valeur et soit aujourd’hui trop oublié.
Freaks & geeks (1999-2000) / The Deuce (2017-2018)
À peine la vingtaine, quasi inexpérimenté, James Franco crève le petit écran dans cette série culte créée par Paul Feig et chaperonnée par Judd Apatow. On y retrouve déjà ce don de séduction inné qui sera une de ses marques de fabrique au fil de sa carrière. Encore trop peu connue chez nous, Freaks & geeks est aussi l’occasion de découvrir les premiers pas d’autres stars incontournables en devenir de la comédie US moderne comme Seth Rogen ou Jason Segel (le héros de Sans Sarah rien ne va).
Presque vingt plus tard, James Franco retourne dans l’univers télévisuel et décroche à nouveau la timbale avec The Deuce. Avec en prime la possibilité d’incarner deux personnages (des frères jumeaux) aux antipodes l’un de l’autre et ainsi montrer toute la variété d’un jeu que l’on a parfois trop vite classé en mode cabotinage.
Délire express (2008) de David Gordon Green
De toutes les nombreuses comédies de la filmographie de l’acteur, Délire express est sans contexte la meilleure. Le trio que Franco forme avec Seth Rogen et Danny McBride se montre constamment hilarant et le dosage humour-action frise la perfection. En dealer de drogue à côté de la plaque, sorte de boulet ultime pourtant terriblement attachant, James Franco est à son zénith comique.
Spring breakers (2012) de Harmony Korine
Qu’on aime ou déteste le film de Harmony Korine, impossible de ne pas s’enthousiasmer sur la performance complètement déjantée de James Franco. Avec son look inoubliable (quelle dentition), sa folie de tous les instants, le comédien fait le show. Et atteint une certaine idée du nirvana quand il se lance au piano en interprétant Everytime de Britney Spears.
127 heures (2010) de Danny Boyle
Une prestation XXL où le comédien se retrouve quasi seul à l’écran pendant tout le métrage. Fort justement récompensée par une nomination à l’Oscar du meilleur acteur (c’est Colin Firth qui l’emporta cette année-là pour Le Discours du roi), la performance de James Franco le propulse dans la sphère des acteurs dont on scrute avec intérêt les futurs projets. Même si depuis, il n’a jamais eu l’occasion de briller aussi bien que sous la caméra de Danny Boyle.
Publié le 05/09/2018 par Laurent Pécha