À l'occasion de la sortie de Campo grande cette semaine sur e-cinema.com, on revient sur 5 films où de jeunes enfants sont abandonnés à leur propre sort et comment ils parviennent à faire face à ce traumatisme.
Dans Campo grande , deux jeunes enfants sont abandonnés devant la porte d'un appartement d'un quartier chic de Rio de Janeiro. Commence alors pour eux et ceux qui les recueillent une longue quête pour trouver un équilibre de vie. On a donc voulu plonger dans cet univers où l'enfance est confronté à ce trauma de l'abandon. Il a fallu chercher des films qui mettent en scène des protagonistes laissés seuls par leurs parents. Ce qui a éliminé d'entrée des films où les enfants sont des orphelins (adieu à un de nos films préférés de l'univers, La Nuit du chasseur que l'on retrouvera rapidement dans un prochain top). Finalement, à force de trier dans nos notes et souvenirs, on est parvenu à une liste de 5 incontournables sur le sujet. Alors, oui, il y a deux films d'un même cinéaste, mais force est de reconnaître que l'on touche ici à un de ses thèmes de prédilection.
Maman, j’ai raté l’avion (1990) de Chris Columbus
On commence avec un classique incontournable du film de jeunesse. Certes, l’abandon du petit Kevin McCallister (Macaulay Culkin dans le rôle d’une vie) à la veille de Noël n’est que temporaire, mais pour un enfant de 9 ans, le traumatisme est bien là. D’autant qu’il va devoir protéger la maison de cambrioleurs bien décidés à la piller malgré leur côté pieds nickelés. Un scénario à l’efficacité redoutable multipliant les gags visuels parfaits pour un jeune public, une mise en scène à l’avenant et des bad guys absolument cultes dans leur capacité à en prendre la gueule. Maman, j’ai raté l’avion, aka le film à ne pas rater quand on en a entre 5 et 10 ans.
A.I. intelligence artificielle (2001) de Steven Spielberg
Sous couvert d’un des plus brillants films de SF du 21ème siècle, Spielberg nous livre la bouleversante quête identitaire d’un enfant androïde abandonné sur la route par sa mère adoptive. Sorte de relecture officieuse de Pinocchio avec ce désir d’humanité, fruit du travail du plus imposant des duos cinématographiques (Kubrick + Spielberg sur l’affiche, ça en impose), A.I. intelligence artificielle fait partie de ces films qui n’ont de cesse de se bonifier au fil des années et des visionnages.
Le Livre de la jungle (1967) de Wolfgang Reitherman
« Il en faut peu pour être heureux » chante Baloo et il a bien raison. Il suffit par exemple de nous mettre devant cette cultissime adaptation du roman de Kipling et notre visage s’illumine d’un sourire sans fin. L’un des grands chefs d’œuvre de Disney, le plus music-hall des dessins animés avec une pléthore de chansons que l’on ne peut s’empêcher de fredonner. Qu’importe les versions faites, celle-ci restera à jamais notre préférée.
Le Kid (1921) de Charles Chaplin
L’un des films les plus émouvants du monde. On fond à chaque fois en larmes (de joie) devant l’amour paternel de Charlot pour cet enfant abandonné (Jackie Coogan absolument craquant). Premier long-métrage de Chaplin (qui ne dépasse pas l’heure), Le Kid est un maelstrom d’émotions contradictoires et complémentaires. De gags visuels à l’inventivité toujours aussi moderne en séquence onirique à la poésie enivrante (le ballet des anges) en passant par des scènes dramatiques déchirantes (la séparation par les services sociaux laissant un Charlot désemparé), Le Kid est tout simplement incontournable ici et dans à peu près tous les tops du monde.
E.T. l’extra-terrestre (1982) de Steven Spielberg
Si notre jeune héros, Elliott, a encore une mère qui veille au grain (l’absence du père, un cas d’école dans le cinéma de Spielberg), son jeune acolyte extra-terrestre, E.T. n’a pas cette chance puisque sa famille l’a abruptement laissé sur terre en fuyant l’arrivée menaçante des hommes. Un double traumatisme pour l’alien le plus émouvant du 7ème art qui doit faire avec l’absence des siens, mais aussi avec un environnement totalement inconnu. Une source de gags réjouissants et de séquences plus cultes les unes que les autres (le déguisement d’Halloween, le vidage du frigo, la découverte de la télévison,…) et bien évidemment une émotion qui culmine dans un dernier tiers époustouflant de rythme, suspense et rebondissements où l’on découvre que l’amitié peut parvenir à guérir de tous les maux. Magistral !
Publié le 29/10/2018 par Laurent Pécha