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La fin de l'innoncence

Top 10 des films sur la jeunesse criminelle

Dans Noemanila, le film e-cinema.com de la semaine, il est question d'une jeunesse philippine désœuvrée plongée au cœur des divers trafics de drogue. L'occasion de s'intéresser à une sélection de films mémorables qui ont pris comme toile de fond le basculement d'une innocence vers un chemin des plus dangereux et destructeurs.

10

Spring breakers (2012) d’Harmony Korine

Spring breakers (2012) d’Harmony Korine

On avait évoqué récemment le film de Korine dans notre top 10 des prestations de James Franco et le revoilà en ouverture de ce top consacré à une jeunesse pervertie tombant dans la criminalité. En mode grand méchant loup qui a troqué ses dents longues pour un dentier doré du plus bel effet, Franco finit d’entraîner nos charmantes demoiselles dans une folie meurtrière donnant l’occasion à Korine de signer un polar pop art tragi-comique dopé par une bande son électrisante. On avait détesté à l’époque de la sortie, on est nettement plus enclin aujourd’hui à trouver qu’il reflète bien une certaine idée de notre époque.

 

9

Another day in paradise (1998) de Larry Clark

Another day in paradise (1998) de Larry Clark

Larry Clark a fait de la jeunesse le moteur de son cinéma. Dans sa carrière, il a fait des films plus mémorables que cet Another day in paradise, mais c’est bien ce road movie nerveux, sorte de relecture déjantée de Bonnie & Clyde, qui nous intéresse puisque on y trouve un couple de criminels incarné par James Woods et Melanie Griffith encore au top de leur forme, qui va entraîner dans une virée destructive un jeune couple d’ados.

 

8

Pixote la loi du plus faible (1981) de Héctor Babenco

Pixote la loi du plus faible (1981) de Héctor Babenco

 Une des plus belles œuvres du cinéaste brésilien, auteur de l’épatant Baiser de la femme araignée (au passage, un des plus beaux titres de l’Histoire du cinéma). Il s’agit d’une œuvre importante dans la reconnaissance internationale du cinéma brésilien du début des années 80 (le film remporta de nombreux prix dont le Golden Globe du meilleur film étranger). Bien avant La Cité de Dieu que le film préfigure à bien des égards, Babenco nous plonge dans un univers glauque et violent où la jeunesse de son pays perd très vite ses maigres illusions. Abordant un style documentaire où son cadrage caméra à l’épaule et ses éclairages naturels font merveille, le réalisateur nous entraîne dans un cauchemar d’autant plus éveillé qu’il est tristement le reflet de la réalité.

 

7

Beast of no nation (2015) de Cary Fukunaga

Beast of no nation (2015) de Cary Fukunaga

Un des meilleurs films Netflix. L’un des rares qui tient vraiment ses promesses. Porté par le talent visuel et de conteur de Fukunaga, fraîchement nommé réalisateur du prochain James Bond (on a hâte de voir ça), Beast of no nation nous plonge dans l’horreur de cette partie du continent africain où l’innocence de l’enfance est irrémédiablement condamnée à disparaître face aux pires atrocités. Indéniablement choc, le film évite le piège du voyeurisme et atteint son but dénonciateur sans pour autant jamais oublier sa vocation cinématographique. Un tour de force très impressionnant.

 

 

6

Gomorra (2008) de Matteo Garrone

Gomorra (2008) de Matteo Garrone

Si la série télé du même nom a pris une sacrée ampleur, il ne faut pas oublier à quel point le film de Garrone fut un sacré choc lors de sa présentation au festival de Cannes en 2008 où il remporta le Grand Prix à défaut d’une Palme d’Or qu’il aurait largement plus mérité qu’Entre les murs. A travers plusieurs personnages aux destins avant tout tragiques, le réalisateur italien montre comment la mafia gangrène son pays dans un style documentaire saisissant. A commencer par la jeunesse qui paie dans son film un lourd tribut à cet attrait fatal pour une vie criminelle. Un des très grands films italiens de ces dix dernières années.

 

5

La Cité de Dieu (2002) de Fernando Meirelles

La Cité de Dieu (2002) de Fernando Meirelles

Plus de 20 ans après Babenco, les favelas brésiliennes n’ont pas changé et Meirelles nous le rappelle avec ce film choc. Là aussi, le style documentaire est à l’honneur, mais le cinéaste l’enrobe d’une virtuosité cinématographique proche d’un Scorsese faisant de sa Cité de Dieu une œuvre insaisissable et très perturbante. Il ne faut effectivement pas oublier que derrière cette saga au rythme impressionnant peuplée de séquences rappelant le meilleur du cinéma américain, il y a avant tout le constat morbide d’un pays incapable de faire face à la violence qui déchire les siens. Et ce dès le plus jeune âge !

 

4

Sicario La guerre des cartels (2018) de Stefano Sollima

Sicario La guerre des cartels (2018) de Stefano Sollima

Suite surpuissante et à presque tous les égards bien supérieure au film de Denis Villeneuve, Sicario la guerre des cartels (lire notre critique) multiplie les grilles de lecture passionnantes et nous invite à découvrir diverses trajectoires de personnages. Parmi elles, on y trouve celle, terriblement réaliste, d’un jeune garçon qui va plonger dans le trafic humain en devenant passeur à la frontière. Un destin funeste qui le transformera en sicario comme le montre la saisissante séquence finale d’un des tous meilleurs films de 2018.

 

3

Los Olvidados_affiche

Los Olvidados (1950) de Luis Buñuel

 Meilleur film (et de loin) de la période mexicaine du cinéaste, Los Olvidados lorgne du côté du néoréalisme italien pour dresser un tableau sans concession d’une jeunesse mexicaine en perdition. Ne se plaçant jamais en donneur de leçons, Buñuel montre à quel point des enfants livrés à eux-mêmes ne peuvent rien devant la dureté d’un monde adulte prêt à les broyer. Le regard plein d’humanité et de tendresse qu’il porte sur ses jeunes héros (et ce même chez le « méchant » Jaibo) s’avère constamment bouleversant. Et si le message sous-jacent sur la nécessité d’entourer d’amour sa progéniture peut apparaître comme un peu simpliste, il n’en est pas moins terriblement juste. Et raisonne dans toute notre chair lors d’un final aussi sombre que poignant.  

 

2

Les Affranchis (1990) de Martin Scorsese

Les Affranchis (1990) de Martin Scorsese                 

Alors, oui, la partie sur la jeunesse du héros tombant dans l’engrenage mafieux file très vite (comme le reste du film dopé par un des meilleurs montages de tous les temps). Mais, il nous était impossible de ne pas évoquer le film de Scorsese avec un tel thème. Il s’agit de son meilleur film, celui où la virtuosité de sa mise en scène atteint des sommets (le plan séquence nous faisant entrée dans le cabaret demeure insurpassable). Violence et humour cohabitent dans ce film noir moral où le génie scorsesien explose sur chaque parcelle de la pellicule, où les acteurs se livrent à des prestations hautes en couleurs fabuleuses (Joe Pesci n’a pas volé l’un des Oscars du meilleur second rôle les plus mérités de l’Histoire), où chaque ligne de dialogue peut être cité avec une totale jubilation. Si Henry Hill ouvre le film en voix off avec la cultissime phrase « Autant que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’être un gangster », le spectateur peut le paraphraser avec un « Autant que je me souvienne, j’ai toujours rêvé de voir un film de la trempe de Goodfellas ».

 

1

Il était une fois l’Amérique (1984) de Sergio Leone

Il était une fois l’Amérique (1984) de Sergio Leone

Il fallait un monument de la trempe de Il était une fois l’Amérique pour passer devant le film de Scorsese. Le meilleur Leone est une fresque historique sur fond de banditisme et prohibition où la mélancolie atteint des sommets rarement égalés dans l’Histoire du 7ème Art. Porté par une sublime partition de Morricone, Leone signe le plus beau des films crépusculaires, un spleen déchirant sous forme de tragédie grecque qui fascine toujours autant à chaque vision. Indispensable !

Publié le 01/10/2018 par Laurent Pécha

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