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Il ne doit en rester qu'un

Duel de films : Venom vs Galveston

Aller au cinéma, ça prend du temps et ça coûte de l’argent. Il faut donc parfois trancher. Cette semaine, deux films américains que tout oppose. Enfin, américain, c’est un peu aller vite en besogne puisque Galveston est réalisé par Mélanie Laurent. Face à elle, un nouveau film de super-héros, Venom. Une opposition de style comme on les aime pour cette rubrique.

 

La bataille se fera en cinq critères qui permettent de décortiquer les films. Et fort logiquement, celui qui en remporte le plus sera donc le film à aller voir en priorité cette semaine.

 VENOM LA CRITIQUEGALVESTON LA CRITIQUE

 

SCÉNARIO

Si le scénario de Galveston est très classique et même trop prévisible dans son déroulement, il s’appuie sur un roman et un travail de Nic Pizzolatto, le monsieur derrière la géniale série, True Detective. C’est dire que le récit laisse la place à ses personnages d’exister et ainsi nous toucher. Difficile de ne pas prendre faits et causes pour cet ancien tueur à gages se sachant condamné et qui va venir en aide à une jeune adolescente et sa petite sœur. L’empathie fonctionne parfaitement et encore plus même dans un dernier tiers très émouvant. Tout le contraire de Venom qui accumule les inepties les plus consternantes. Piochant son inspiration dans les pires films de super-héros commis depuis deux décennies (Daredevil, Catwoman, le Hulk d’Ang Lee en tête), le film de Ruben Fleischer s’enfonce dans le nanard involontaire, transformant le duo Hardy-Venom en un ridicule buddy movie.

   VAINQUEUR : Gavelstone

 

RÉALISATION

Mélanie Laurent avait déjà prouvé de vraies aptitudes de mise en scène dans ses précédents films. Pour autant, on ne s’attendait pas à la voir aussi à l’aise et inspirée pour sa première aventure américaine. A l’image d’un épatant plan séquence virtuose, la réalisatrice donne du corps à une trame prévisible. C’est vraiment par le prisme de sa mise en scène que Galveston séduit. Du côté de Ruben Fleischer, il est loin le temps où le cinéaste nous avait séduit avec son Bienvenue à Zombieland. Pas aidé par une bouillie numérique d’une rare laideur (le combat final fera date dans le genre), le réalisateur multiplie les mauvaises idées comme cette poursuite en moto dans les rues de San Francisco aussi laide que débile. On sait que les films de super-héros sont loin d’être un véhicule pour imposer une mise en scène qui fera date. Sur bien des aspects, Fleischer parvient pourtant à atteindre le niveau nanardesque d’un Catwoman, la séquence du restaurant et ses homards pouvant tenir tête à celle de la fameuse partie de basket du film de Pitof.

   VAINQUEUR : Gavelstone

 

INTERPRÉTATION

Avec son duo vedette d’acteurs nommés aux Oscars (Tom Hardy et Michelle Williams), Venom avait de quoi tenir la dragée haute à Ben Foster et Elle Fanning, métronomes de qualité quand il s’agit de faire rejaillir l’intensité des sentiments. Seulement voilà, Tom Hardy joue dans un autre film que le reste de ses partenaires. Une erreur de casting inouïe qui le voit tenter de marcher sur les plates-bandes de Jim Carrey. Surréaliste ! Dans sa première apparition dans ce style de films, sa partenaire, Michelle Williams, fait à peine le job, visiblement pas très à l’aise dans l’exercice de joli pot de fleurs. Le duo de blonds du film de Mélanie Laurent fait sacrément le job et constitue l’autre grande force de Galveston.

TOM HARDY DANS VENOM

  VAINQUEUR : Gavelstone

 

PLAISIR IMMÉDIAT

Si on a le goût du nanar, le plaisir pris à Venom est précieux. Du grand n’importe quoi à ce niveau de production, on n’en voit pas tous les jours. Par contre, si on ne met pas en marche son esprit déviant, le temps va apparaître bien long devant ce ratage total. Alors que du côté de Galveston, il y a une vraie satisfaction à découvrir la manière dont la réalisatrice s’empare de cet univers si américain.

  VAINQUEUR : Gavelstone

 

CE QUI VA EN RESTER

Petit à petit, le souvenir de Galveston s’estompe un peu et on retient plus l’examen de passage concluant de la réalisatrice à Hollywood. On se dit qu’il n’y pas grand-chose de personnel ou de novateur dans tout ça même si on ne peut indéniablement pas omettre qu’elle a apporté avec talent sa pierre à l’édifice d’un genre, le road movie, grand pourvoyeur d’œuvres mémorables. A l’image d’un Catwoman, d’un Elektra ou d’un Green Lantern pour ne citer qu’eux, Venom s’inscrit d’emblée dans les immenses nanars du genre. Une aberration à tous les étages de fabrication qui risque fort de rester dans le futur comme un sacré cas d’école.

VENOM UN GROS NANARD

 VAINQUEUR : Venom

 

 

VAINQUEUR FINAL

GALVESTON LE FILM A VOIR CETTE SEMAINE

 

Publié le 09/10/2018 par Laurent Pécha

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