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Cannes 2017

Le marché du film : un bilan dramatique

A la recherche du bon film perdu au cœur du marché du film. Chaque année, la mission semble de plus en plus ardue. Au point de se dire que même Indiana Jones aurait du mal à nous venir en aide. On a tout essayé...

A Cannes, il y a toutes les sections officielles avec ce qui se fait normalement de mieux en matière de cinéma mondial et il y a pas loin, au cœur du Palais des festivals, le marché du film. Là, il est possible de trouver de tout et surtout du film qui risque fort de rester inédit pour presque toujours. A une époque encore pas trop lointaine, on pouvait encore tomber sur des petites bombes, des futurs classiques du genre. Désormais, ces films-là ne sont même plus montrés (quand ils existent) et sont souvent déjà achetés en amont. Pour autant, le marché propose invariablement son lot de séances multiples. Il faut donc tenter sa chance, miser sur le pitch, le réalisateur ou le casting et croiser les doigts. On ne va pas vous mentir : on n’a pas eu le nez creux cette année. Les bonnes pioches se sont comptées sur les doigts d’une main et encore on a englobé des films français prestigieux présentés aux acheteurs étrangers. C’est donc parti pour une revue d’effectif qui nous fait dire que le cinéma d’exploitation ne va pas très bien pour 2017-2018.

 

Les bonnes pioches

 

Blood money de Lucky McKee

Pourquoi l'avoir choisi : L’un des rares noms prestigieux en termes de réalisateur au marché. Lucky McKee, c’est May, The Woods ou encore The Woman. Soit des films d’horreur ayant marqué les fans du genre. Plus la présence au générique d’un acteur qu’on adore : John Cusack.   

Ça raconte quoi : Un voleur perd son magot dans une rivière après un saut en parachute. Il part à sa recherche. Trois jeunes se retrouvent pour faire une virée en raft. Avec l’appât du gain en perspective, leur rencontre va être sanglante.

Verdict : Les fans de la première heure resteront sans doute sur leur faim. On est loin du côté jusqu’au-boutiste qu’affectionne le réalisateur. Le film s’oriente plus vers un film d’aventures champêtre au rythme pépère. Mais le côté Trésor de la Sierra Madre et cette obsession cupide pour l’argent permettent dans une deuxième moitié de retrouver un McKee mordant. Et l’occasion pour le monsieur de nous offrir un nouveau portrait de femme pour le moins forte. Chez McKee, c’est toujours la femme qui porte la culotte !

 blood money lucky mcKee

Man hunt de John Woo

Pourquoi l'avoir choisi : Le retour du maestro à son genre de prédilection, le polar. Tant pis si ce n’était qu’un montage de 10 minutes pour vendre le film aux potentiels acheteurs, on avait trop hâte de voir si John Woo en avait encore sous le coude.

Ça raconte quoi : Difficile à dire vu que les extraits étaient très portés sur l’action. Mais visiblement, il est question d’un homme de loi faussement accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et qui, poursuivi par la police, doit trouver le coupable.

Verdict : On va la faire courte : John Woo is back ! On a pris notre pied comme on peut le dire trivialement. Tout ce que l’on a aimé et aime chez le réalisateur de A toute épreuve semble être au programme. A croire qu’ils avaient une liste des figures incontournables et désormais mythiques du cinéaste et qu’ils les ont toutes coché. Des fusillades en pagaille, une poursuite en jet-ski, les deux antagonistes forcés de cohabiter (et ici, rien moins qu’attachés par des menottes tout en s’enfuyant dans la forêt avec à leurs trousses une kyrielle de méchants lourdement armés), des cascades à base de câbles (si, si, on les a même vu étant donné que la post prod n’était pas encore faite), des mecs qui se braquent tous en même temps, des ralentis délirants au beau milieu d’une poursuite entre chevaux et motos, et bien sûr des colombes. Bref, vivement que ça sorte ! Visiblement, c’est déjà prévu fin septembre 2017 en Angleterre. 

 

Les hommes du feu de Pierre Jolivet (sortie salles : 5 juillet 2017)

Pourquoi l'avoir choisi : Pierre Jolivet est un des cinéastes français les plus talentueux en activité. Même si ses derniers films étaient moins réussis, on n’oublie jamais que le monsieur a fait Force majeure, Simple mortel, Fred, Ma petite entreprise.    

Ça raconte quoi : La vie d’une caserne dans le sud de la France.

Verdict : Le meilleur film du cinéaste depuis presque vingt ans. Il réussit le pari de faire à la fois un film de cinéma tout en nous donnant l’impression d’assister à un documentaire tant le quotidien des pompiers est superbement rendu. Epaulé par un casting parfait (Roschdy Zem, fidèle du réalisateur, force tranquille qui impose son charisme de fou, Emilie Dequenne, touchante en jeune femme forte en tête plongée dans un monde d’hommes et des seconds rôles épatants), Pierre Jolivet va droit au but. Dégraissé de tout superflu (le film fait moins de 87 minutes sans le générique), Les Hommes du feu rend magnifiquement hommage à un métier des plus difficiles tout en n’oubliant jamais sa raison première d’être un film de divertissement (les rares séquences d’action sont d’un réalisme bluffant). Et si on doit juger la grandeur d’un film à sa séquence ou réplique finale, Les Hommes du feu est alors un très grand film ! 

 les hommes du feu de pierre jolivet

Le Sens de la fête d’Eric Toledano et Olivier Nakache (4 octobre 2017)

Pourquoi l'avoir choisi : Le nouveau film des auteurs d’Intouchables. Comme tous les acheteurs du monde entier, on a foncé même si Samba nous avait laissé sacrément sur notre faim.  

Ça raconte quoi : L’envers du décor d’une fête de mariage. On est plongé dans les coulisses avec l’équipe qui prépare et organise la fête. Et avec, la découverte de tous les problèmes professionnels et privés qu’il faut régler tout en étant à la hauteur de l’événement.

Verdict : Il y avait foule dans la salle pour découvrir le film événement de la rentrée automnale 2017. Si on est encore loin de la réussite de leur carton mondial, Le Sens de la fête permet de retrouver le duo de réalisateurs dans une meilleure forme. Il faut dire qu’avec Jean-Pierre Bacri en tête d’affiche, ils ont un maître de cérémonie qui leur permet de jouer sur du velours. L’éternel râleur du cinéma français a de quoi faire ici : il joue le patron de l’entreprise de mariage qui doit gérer son couple qui bat de l’aile, une maîtresse qu’il n’arrive plus à contenter et des employés pour le moins farfelus. Soit largement de quoi le voir faire un numéro de bougon dont il a le secret. Comme le reste du casting est tout aussi réussi (Gilles Lellouche en chanteur lover, Jean-Paul Rouve en photographe boulet, Vincent Macaigne en…Vincent Macaigne,...), il y a de quoi s’amuser. D’autant que les péripéties s’enchaînent à un rythme soutenu. On regrettera juste une volonté de ne pas chercher assez le gag même si c’est écrit avec une finesse nettement supérieure aux grosses comédies françaises qui tâchent.

 le sens de la fête

Four against the bank de Wolfgang Petersen

Pourquoi l'avoir choisi : Le retour de Wolfgang Petersen en Allemagne après une carrière US prestigieuse (Troie, Air Force one, En pleine tempête, Dans la ligne de mire,…).  

Ça raconte quoi : Spoliés par leur banque, quatre hommes décident de prendre leur revanche en préparant le casse de l’établissement. 

Verdict : Un divertissement rondement mené par un vétéran qui sait filmer. L’humour est souvent grossier mais il a le mérite d’exister. Mais surtout, le rythme est soutenu ce qui permet d’oublier les moments ratés ou lourds. Le quatuor de comédiens, tous des stars outre-Rhin (Till Schweiger étant le seul connu internationalement grâce notamment à sa participation au Inglourious basterds de Tarantino), fonctionne bien. Fortement recommandable un vendredi soir pour se détendre chez soi après une semaine de boulot.    

 four against the bank de wolfgang petersen

 

Les mauvaises pioches

 

Backstabbing for beginners de Per Fly

Pourquoi l'avoir choisi : Un casting fait de jeunes qui montent (Theo James, le beau gosse de la série Divergente) et de vieux de la vieille (Ben Kingsley et Jacqueline Bisset).  

Ça raconte quoi : L’histoire vraie du programme Pétrole contre nourriture, qui aboutit à un des plus gros scandales qu’est connue l’ONU après la guerre du Koweït à la fin des années 90.

Verdict : Il a failli être dans les bonnes pioches. Il pourrait y être tant l’histoire est aussi incroyable que révoltante. Mais malheureusement, il aurait fallu un réalisateur de la trempe d’un Oliver Stone pour s’attaquer à une telle charge tout en n’oubliant pas de faire du cinéma. Là, c’est plus un téléfilm luxueux qui tire plutôt bien parti de ses guests de luxe venus faire le job avec grand professionnalisme. Quant à Theo James en héros de cinéma, on lui laisse le bénéfice du doute pour le moment.

 backstabbing for beginners

Cold November de Karl Jacob

Pourquoi l'avoir choisi : Le sujet qui touche au rite de passage du monde de l’enfance/adolescence à celui des adultes. Le potentiel du tout petit film que personne n’attend et qui vous scotche.

Ça raconte quoi : Dans la famille de la jeune Florence, la tradition est de tuer son premier cerf quand on fête ses 12 ans. Et Florence s’apprête à le fêter…

Verdict : Il y avait le potentiel du joli petit film indépendant américain. En plus, la promesse d’une éventuelle réflexion sur l’utilisation des armes, sur le passage au monde adulte en tuant un animal. Mais tout est ici traité de manière feutrée sans vouloir vraiment bousculer quoique ce soit. En ressort un film mou, aseptisé qui ne nous transporte jamais. Vraiment dommage.

 Cold November de Karl Jacob

Hostile de Mathieu Turi

Pourquoi l'avoir choisi : Un nouveau film d’horreur à la française. Le nom de Xavier Gens comme « parrain » du projet.

Ça raconte quoi : Dans un monde apocalyptique, une jeune femme, blessée, se retrouve coincée dans son camion accidenté avec un monstre qui rôde autour.

Verdict : Ca commence super bien. Pendant cinq minutes, le monde post-apocalyptique n’est certes pas très original mais super bien rendu. Il y a une vraie atmosphère. Jusqu’à l’accident et là, c’est la catastrophe. L’idée de repartir en arrière pour nous raconter l’avant fin du monde et surtout l’idylle naissante entre l’héroïne et son amoureux (Grégory Fitoussi, toujours impeccable même avec des dialogues totalement insipides) est atroce. Surtout qu’on va sans cesse jongler avec la temporalité et que cette histoire d’amour mièvre et sans intérêt occupe au final la moitié du métrage. Cela donne l’impression que le film ne démarre jamais vraiment. Et du côté du monstre, c’est malheureusement guère réjouissant tant ses séquences sont le plus souvent très mal amenées et guère mieux filmées. Triste ratage qui donne l’impression d’exister que pour son twist final bien maladroit.

 

The midnight  man de Travis Zariwny

Pourquoi l'avoir choisi : Un film d’horreur avec l’interprète de Freddy Krueger, on est presque obligé d’aller y jeter un œil !

Ça raconte quoi : une jeune fille et son petit copain jouent à un vieux jeu retrouvé dans les combles de la maison de la grand-mère. Ils ont la possibilité de faire venir le Midnight man. Une créature capable de les terroriser en les confrontant à leurs peurs les plus intimes.

Verdict : Le début tient (un peu) la route et se conclue par un meurtre visuellement aussi réussi que spectaculaire. Mais de toute évidence, on est dans le film d’horreur bas de gamme qui a pu se payer l’apparition de Robert Englund le temps de deux séquences, histoire de le mettre bien en avant pour appâter le chaland. La preuve que ça marche…enfin pendant un temps : devant l’accumulation de plans gore pas très excitants, un jeu de comédiens limite et une histoire vraiment bête, on a lâché l’affaire au bout d’une heure.

 The midnight man de Travis Zariwny

My name is Lenny de Ron Scalpello

Pourquoi l'avoir choisi : Un film de boxe qui fleure bon l’influence des premiers pas de Guy Ritchie et Danny Boyle.   

Ça raconte quoi : Lenny McLean est le roi de la combine au cœur du Londres des années 70. Il s’est fait une réputation en boxant sous le nom de The Guv’nor.

Verdict : Bien vu, l’influence des deux stars du cinéma anglais moderne est bien présente. Mais Ron Scalpello n’a pas leur talent ou leur dextérité visuelle. On se retrouve donc avec ce qu’il y a de pire : un ersatz de…Alors, certes, Josh Helman, sorte de clone britannique de Chris Pratt, a du bagout et fait le show mais tout ceci tourne très vite à vide. 

 

Serpent de Amanda Evans

Pourquoi l'avoir choisi :  un huis clos avec un mamba. La dernière fois qu’on a vu un, cela s’appelait Mamba (aka Fair game) et c’était super bien ! Bon ok, c’était en 1988 ! 

Ça raconte quoi : Un couple en crise part en expédition dans la nature. Ils vont se retrouver coincés dans leur tente avec un dangereux mamba. Et pour corser le tout, le mari découvre à ce moment que sa femme a un amant.

Verdict : Là aussi, on a failli être dans les bonnes pioches. Malheureusement, le final n’est pas à la hauteur de la jolie tension que la réalisatrice réussit à mettre en scène lorsque le mamba entre dans la partie. Avant, elle gère plutôt bien les passages obligés et souvent inutiles de ce genre de films concepts en offrant un peu de profondeur à ses personnages (la femme surtout avec son dilemme d’avoir trompé son mari). En revanche, elle se montre bien plus maladroite pour sublimer le pourtant délicieux cas de conscience né de la découverte de l’infidélité du partenaire (dois-je la protéger coûte que coûte ou la laisser se faire mordre pendant que je m’enfuis ?). Quant au serpent, il n’est jamais assez ressenti comme une menace insurmontable. 

 

Shock wave de Herman Yau

Pourquoi l'avoir choisi : Andy Lau au marché, ça mérite forcément le détour. L’espoir d’avoir un gros film d’action qui dépote.

Ça raconte quoi : Des terroristes prennent un tunnel et les occupants des voitures en otage. Ils menacent de les tuer si on n’accède pas leur demande.

Verdict : Hong Kong, ce n’est plus tout à fait ce que c’était. Désormais, le cinéma d’action coréen est le maître étalon lorsqu’on veut voir un polar qui impressionne. Confirmation avec ce Shock wave bien poussif malgré le charisme toujours grand d’Andy Lau. Faisant vaguement pensé à Une journée en enfer, le film se traîne et comble de tout se montre finalement assez avare en séquences d’action lorsque l’intrigue est vraiment lancée.

 Shock wave de Herman Yau

The chamber de Ben Parker

Pourquoi l'avoir choisi : On aimait bien l’image de ce couple coincé dans l’eau. Cela nous a rappelé l’une des scènes phares du Abyss de James Cameron.

Ça raconte quoi : En pleine crise internationale aux abords de la Corée du Nord, un groupe de quatre personnes se retrouve coincé sous l’eau dans un petit sous-marin d’exploration.

Verdict : Le film concept en huis clos, il faut avoir une sacré dose de talent pour le maîtriser et le rendre passionnant. En gros, on ne voit pas des Buried tous les jours ! Et ce ne sera pas pour cette fois-ci non plus. Le survival aquatique tourne très vite au concours de parlottes voire plutôt de cris. Les quelques saillis sanglantes et un final sombre n’arrivant pas à servir d’électrochocs pour réveiller le spectateur de sa torpeur.

 

The stolen de Niall Johnson

Pourquoi l'avoir choisi : Alice Eve, what else !  

Ça raconte quoi : Au far-west, une jeune femme dont le mari a été assassiné et le jeune bébé enlevé, part à sa recherche. Sa vengeance sera implacable.

Verdict : L’univers du western et la quête perdue de la personne enlevée, cela a déjà donné un chef d’œuvre absolu (La Prisonnière du désert de John Ford) et un film moyen (Les Disparues de Ron Howard). The Stolen se situe logiquement du côté du Ron Howard. Mais ce n’est pas de la faute d’Alice Eve qui trouve là le beau premier rôle qu’elle devait chercher depuis le début de sa carrière. Malheureusement, elle est la seule à élever son niveau, le reste étant très basique, donnant trop souvent à The Stolen des allures de banal téléfilm.

 

Ultimate justice de Martin Christopher Bode

Pourquoi l'avoir choisi :  Un texto d’un journaliste ami qui vous invite à le rejoindre voir Dacascos défourailler du bad guy dans des terrains vagues, voilà bien une proposition que l’on ne peut pas refuser.  

Ça raconte quoi : Un groupe de soldats d’élite reprenne du service quand la famille d’un des leurs est en danger.

Verdict : Plus de 20 ans séparent cet Ultimate justice de Crying freeman et le temps ne semble pas avoir d’emprise sur Mark Dacascos. Contrairement à nous, le mec ne vieillit pas ! Par contre, on ne peut pas en dire autant de la qualité des films dans lesquels il joue. Ici, c’est du nanar de compétition. Du Expendables du méga pauvre. Pour apprécier le bousin, il faut donc évidemment prendre le parti d’en rire. Et c’est là où la présence d’un ami est nécessaire. D’où peut-être le fin mot du texto…

 

Kincsem de Gábor Herendi et Buda Gulyás

Pourquoi l'avoir choisi : Le tiercé, comme du temps d’Omar, c’est notre dada ! Plus sérieusement, il s’agit de la plus grosse production hongroise jamais tournée. Donc curieux de voir ce que les copains friqués de Kornél Mundruczó (La Lune de Jupiter) ont en réserve.

Ça raconte quoi : En pleine révolution hongroise de 1848, un jeune homme se fait spolier de tous ses biens. Il n’aura de cesse de se venger et de récupérer tout ce qu’il lui appartenait.

Verdict : 10 millions d’euros pour ça ! Y a comme une arnaque au forint hongrois. Alors, certes, c’est en costumes, il y a beaucoup de figurants mais la plupart du temps, ce sont surtout quelques personnes qui discutent dans des salons ou des bals. Quant aux courses hippiques qui sont censées être les moments spectaculaires du récit, on reste bien incrédule devant tant de médiocrité visuelle. Allez, on retourne en compétition voir le hongrois fauché qui, lui, sait faire dans la mise en scène qui scotche la rétine.

 Kincsem de Gábor Herendi et Buda Gulyás

Le Manoir de Tony Datis

Pourquoi l'avoir choisi : Les youtubeurs qui prennent d’assaut le cinéma de genre français, on est curieux ou plutôt on a envie d’être branché et cool aux yeux de ses gosses.  

Ça raconte quoi : voilà le synopsis officiel : Une bande d'étudiants vient fêter la nouvelle année dans un vieux manoir isolé de tout. Mais peu après leur arrivée, des événements étranges perturbent l'ambiance, avant que la fête ne tourne carrément au cauchemar...

Verdict : On ne va pas se mentir comme dirait l’autre, on n’a pas tenu longtemps. Pourtant, on voulait. Si, si, vraiment rien que pour faire un chantage au spoiler auprès de nos gosses et leur faire ranger enfin leur chambre. Mais notre amour du cinéma est trop fort. La vie est trop courte aussi. Alors après le troisième gag au ras des pâquerettes et un niveau de jeu qui convient parfaitement à des sketchs sur youtube, on a lâché l’affaire. Trop vieux pour ces conneries ? Sûrement et fier en plus. 

Le Manoir de Tony Datis

Extremity d'Anthony DiBlasi

Pourquoi l'avoir choisi : C’était la fin du marché. Le choix de films était plus que limité. Alors un film d’horreur, pourquoi pas…Au pire, on partira au bout de quelques minutes. Grave erreur !  

Ça raconte quoi : Deux jeunes signent pour se retrouver à Perdition, un endroit où le jeu de rôle vire à l’extrême, où la réalité et la fiction se confondent pour le plus grand danger des participants.

Verdict : C’est rare au marché et ce n’est généralement pas bon signe : l’équipe du film est là pour présenter fièrement son bébé. De la pdg de la boite au réalisateur en passant par le scénariste et l’actrice principale, tout le monde y va de son petit pitch. Et justement la très jolie actrice principale dont c’est le premier film, vient s’asseoir à côté de vous juste au moment où la lumière s’éteint. Zut, le projet de partir très rapidement si le film est pourri, prend du plomb dans l’aile. On a du cœur à la rédaction. Malheureusement, nos peurs se vérifient très vite et Extremity est un affreux film d’horreur mal branlé. La jeune Dana Hollenbach (l’actrice assise à côté donc) y est par contre plutôt convaincante en scream queen moderne. On tente de rester éveiller devant la chose (le film, pas la fille hein) mais il est tard, la journée a été longue…De longues minutes plus tard, on se réveille en douceur pour constater que l’on était en train de dormir avec la tête bien enfoncée sur l’épaule de l’adorable Dana qui feint un sourire amusé quand elle nous voit sortir de notre torpeur. Il ne reste plus qu’à s’enfoncer piteusement dans le fond de son siège, attendre la fin du film (qui ne viendra pas d’ailleurs, le film n’étant pas encore fini) et lancer un poli mais sincère « nice job » à la jeune actrice avant de filer rapidement vers la sortie. Bref, au fil des ans, on ne compte plus les siestes faites dans l’antre du marché devant des gros nanars, mais ce fut bien la première fois qu’une telle aventure nous arriva. Inoubliable donc !

 

The Stronghold de Yuriy Kovalyov

Pourquoi l'avoir choisi : De l’ukrainien fantastique en fin de festival, on ne se refuse rien dans la vie.

Ça raconte quoi : Un jeune garçon tombe dans un trou temporel qui le fait repartir plus de mille ans en arrière. Un temps légendaire peuplé de guerriers et de magie noire.

Verdict : L’héroïc fantasy à la sauce ukrainienne a sûrement de grandes heures devant elle. Mais pour le moment, on est très, très, très loin d’avoir quelque chose de convenable à se mettre sous la rétine. Une aventure familiale à conseiller donc aux amateurs de kitsch ultime. 

 The Stronghold de Yuriy Kovalyov

This is your death de Giancarlo Esposito

Pourquoi l'avoir choisi : Un pitch qui rappelle une madeleine de Proust (Le Prix du danger) ou un Schwarzenegger bourrin (The Running man).  

Ça raconte quoi : Pour tenter de percer dans les audiences, un présentateur télé a l’idée de proposer une émission de télé-réalité où les gens se donnent la mort en direct contre de l’argent.

Verdict : Il y avait tout pour que la satire soit mordante et résonne tant le sujet est d’actualité (voir les constantes dérives pour la course à l’audience). Seulement, il aurait fallu un réalisateur bien plus expérimenté que le comédien Giancarlo Esposito. Outre une mise en images des plus plates (hormis lors de quelques séquences de mise à mort visuellement très crues), le récit ne va finalement nulle part. Peu crédible, tournant vite en rond, il a en plus l’inconvénient de s’enfoncer dans le mièvre absolu dans un final totalement décevant et raté.

 

Le Périple de Vincent Orst

Pourquoi l'avoir choisi : Un petit film de genre français autoproduit, on y croit toujours…un peu.

Ça raconte quoi : A Nice, la fin du monde est proche. Notre héros décide de fuir la ville pour se réfugier dans les terres. Mauvaise idée, le petit village où il pose bagages, est déjà peuplé de zombies…

Verdict : On va être honnête : on n’est pas resté très longtemps. Visuellement, cela ressemble à un court-métrage de fin d’études bâclé. Les zombies font peur mais pas de la manière dont il faudrait (maquillages super bas de gamme). Le Périple a donc continué sans nous. Aucune chance de le voir sortir en salles un jour.

 

 

 

Publié le 12/06/2017 par Laurent Pécha

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