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Y a quoi au cinéma ?

Sicario, la guerre des cartels, Budapest, Love, Simon, Tully : Les films qui méritent ou pas de se déplacer en salle

Le cinéma, ça coûte de l’argent et du temps. Il est donc important de faire parfois le tri dans ce qui sort en salles. Avec en point de mire la fête du cinéma qui débute dimanche prochain, les sorties sont nombreuses. Nos critiques également au nombre de 6. Avec un film incontournable qui fait parler la poudre.

 

Au programme cette semaine, trois films français et trois film américains. Du thriller, de la rom-com, du film social, du drame, de la comédie déjantée et du giallo revisité. Nous les avons classé par ordre de préférence.  Et le gagnant de la semaine est...

 

1- Sicario, la guerre des cartels de Stefano Sollima avec Benicio Del Toro, Josh Brolin, Isabela Moner, Catherine Keener (Thriller, USA, 2h02)

S’agissant du film événement de la semaine et l’un des meilleurs films que vous pourrez voir cet été, on a fait une critique juste pour lui à lire ici.

 

 

 

 

 

 

critique du film budapest de xavier gens2- Budapest de Xavier Gens avec Manu Payer, Jonathan Cohen, Monsieur Poulpe, Alice Belaidi, Alix Poisson (Comédie, France, 1h42)

Pourquoi il faut y aller ?

De prime abord, le projet fait peur : un cinéaste français expatrié spécialiste de l’horreur revient tourner une comédie française au sujet racoleur (deux potes partent en Hongrie monter une boite d’enterrements de vie de garçon) avec un casting dont on peut questionner l’alchimie sur le papier. Ou comment se retrouver avec un ersatz de Very bad trip à la sauce franchouillarde. On a tout faux ! Et Budapest d’être ce que le cinéma français a offert de plus sympathiquement drôle depuis bien longtemps. S’appuyant sur de solides personnages (le film s’inspire d’une histoire vraie) avec des enjeux et obstacles à surmonter, le récit ne fait jamais passer la gaudriole avant son intrigue. Alors, oui, on rit et même beaucoup mais jamais sans perdre de vue qu’il y a une intrigue à développer. Et comme en plus, il y a un réalisateur qui a une ambition en termes de plans et découpage, on avance avec l’impression d’être devant un film de cinéma.  De quoi se réjouir d’autant plus que l’aspect graveleux du sujet est parfaitement maîtrisé (avec juste ce qu’il faut de vannes en dessous de la ceinture). Et puis, il y a cette alchimie totale entre les trois stars du film (sans oublier leurs compagnes respectives malheureusement sous-exploitées). Si on connait depuis longtemps l’aisance comique de Manu Payet, si on apprécie le potentiel de Jonathan Cohen, qui ne cesse de monter en puissance, on est conquis par l’aisance de Monsieur Poulpe de se fondre dans un univers de cinéma et sa manière assez géniale d’éviter l’étiquette « transfuge télé venu faire ses sketchs ». On a souvent pesté sur la comédie française pour ne pas se réjouir devant une si enthousiasmante proposition qui parvient à ne jamais singer le cinéma américain, pourtant habitué de ce genre de spectacle. Et on espère bien que tout ceci ne restera pas à Budapest.

Pourquoi il ne faut pas y aller ?

Si le film ne tombe jamais dans le vulgaire, il flirte plus d’une fois avec le mauvais goût. Certains pourront trouver que le niveau humoristique est bien trop grivois. Les amateurs de comédie sophistiquée doivent passer leur chemin, mais à la vue de l’affiche qui annonce bien la couleur, il ne devrait pas avoir trop de confusion possible sur la nature du produit. Pour ceux qui apprécient ce style de divertissement bien déjanté, on pourra faire la fine bouche sur une intrigue qui a du mal à décoller vraiment, la faute à une absence d’obstacle colossal à franchir pour nos héros (on peut notamment regretter que l’intrigue autour des femmes arrive si tard dans le récit).

 

3- Love, Simon de Greg Berlanti avec Nick Robinson, Katherine Langford, Alexandra Shipp, Jennifer Garner (Comédie dramatique, USA, 1h49)

Pourquoi il faut y aller ?

Fort d’un joli petit succès aux USA où le film a déclenché un vrai courant de sympathie, Love, Simon s’impose comme le parfait film à découvrir à la fête du cinéma. Illustrant avec tact, humour et tendresse son slogan (« On mérite tous une première grande histoire d’amour »), Love Simon pourrait ressembler à une kyrielle de comédies romantiques teenagers déjà vues mille fois si ce n’est que son intrigue amoureuse principale concerne un jeune adolescent cachant aux yeux de tous son penchant pour les hommes. Incarné par l’un des ados de Jurassic World, le très bon Nick Robinson (qui a tout pour être une vraie coqueluche chez les jeunes cinéphiles), Simon nous entraîne dans son monde où la justesse de l’écriture surfe sur les clichés sans jamais tomber totalement dedans (la parfaite famille américaine, la copine de toujours secrètement amoureuse, le meilleur pote sportif,). Résolument ancré dans un monde 2.0 auquel Katherine « 13 reasons why » Langford donne du corps, Love, Simon et sa BO parfaite illustrent avec finesse et parfois beaucoup d’esprit (la séquence dansée sur l’un des plus célèbres tubes de Whitney Houston) les difficultés d’affirmer sa sexualité lorsqu’on n’est pas dans une certaine norme sociale.

Pourquoi il ne faut pas y aller ?

Le sujet de l’homosexualité et la difficulté de l’assumer et le faire connaître à son entourage font que l’on regarde Love, Simon dans un œil intrigué tant on n’a pas l’habitude de voir de tels thèmes développés tout au long d’un film teenager. Si on passe outre le sujet, il faut aussi reconnaître que tout ceci est assez classique et les rebondissements assez balisés. Se trainant un peu en longueur (un petit quart en trop n’aurait pas été superflu), pas très novateur visuellement (le réalisateur est celui de Bébé, mode d’emploi), Love, Simon souffre aussi de quelques emprunts pas toujours heureux (le proviseur du lycée bien trop inspiré de celui de Community).

 

critique du film tully avec charlize theron4- Tully de Jason Reitman avec Charlize Theron, MacKenzie Davis, Ron Levingston, Mark Duplass (Drame, USA, 1h36)

Pourquoi il faut y aller ?

Le nom de Charlize Theron suffirait à aller voir tout film si on ne se rappelait pas du sinistre The Last face de Sean Penn, l’un des longs les plus insauvables du monde. Mais là la comédienne retrouve le duo Reitman-Cody après un intéressant mais très perfectible Young adult. Un duo qui avait connu ses lettres de noblesse avec le gros succès surprise de Juno. Avec Tully, ils signent leur meilleur film et de loin. Et peuvent dire un grand merci à Charlize investie comme toujours à fond dans le projet au point ici de prendre de nombreux kilos pour le rôle (à l’instar de ce qu’elle avait déjà fait par le passé pour Monster). En mère courage en attente de son troisième enfant qui n’arrive plus à gérer toutes les priorités, la comédienne est épatante. Avec un réalisme particulièrement cru, Jason Reitman filme le quotidien vraiment pas glamour de la cellule familiale qui tente vaille qui vaille de faire front. Et quand Tully, la nounou de nuit engagée par le riche frère de notre héroïne, entre dans la vie de Marlo pour la soulager, on assiste à une fascinante et troublante relation entre les deux femmes. Au point de ne pas savoir vraiment où les auteurs du film veulent en venir. Et pourtant, tout sera limpide et le final du récit, joliment amené, entérine une œuvre qui cachait beaucoup de choses et possède en son sein un bien beau et mélancolique message.   

Pourquoi il ne faut pas y aller ?

On serait tenté de dire que les futurs parents ou ceux qui désirent agrandir leur famille ont peut-être intérêt à éviter de se confronter à un film qui ne fait rien pour mettre en exergue le bonheur d’avoir (encore) un enfant. [SPOILER] Il faut aussi accepter de se laisser mener en bateau par un film qui avance masquer et qui se révèle de manière très surprenante bien plus complexe qu’il n’y paraît. Bref, ceux qui n’aiment pas être manipulés, risquent de ne pas trop accepter le dénouement du récit.

 

critique de un couteau dans le coeur avec vanessa paradis5- Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez avec Vanessa Paradis, Nicolas Maury, Kate Moran (Thriller, France, 1h42)

Pourquoi il faut y aller ?

On peste trop sur l’absence de proposition de cinéma de genre singulière en France pour ne pas accueillir à bras ouverts un film qui trouve son inspiration première dans le giallo. D’autant que les auteurs du film ont eu l’excellente idée de permettre à Vanessa Paradis d’œuvrer dans un univers bien loin de sa zone de confort. L’actrice se montre admirable et hyper touchante en réalisatrice-productrice de pornos gay en plein spleen par suite d’une rupture amoureuse. Bluffant de réalisme dans sa reconstitution des années 70-80, original dans sa manière d’orchestrer ses crimes, particulièrement gores, sachant joliment utiliser son cinémascope, Un couteau dans le cœur a vraiment de la gueule et dépasse le cadre de la simple curiosité pour cinéphiles branchés.

 

 vanessa paradis dans un couteau dans le coeur

Pourquoi il ne faut pas y aller ?

La singularité a du bon, mais la rigueur aussi. Et c’est ce qui manque considérablement dans Un couteau dans le cœur qui se perd trop vite dans les dédales d’un récit voulant manger à trop de râteliers. Au point de décevoir un peu tout le monde : pas assez giallo, pas assez étude de mœurs, pas assez film d’amour malade,… Le film aurait gagné à se concentrer bien plus sur son héroïne principale, les personnages secondaires bien que hauts en couleurs n’arrivant pas à sa hauteur.  

 

 6- Les Affamés de Léa Frédeval avec Louane Emera, François Deblock, Marc Jarousseau, Nina Melo (Comédie, France, 1h35)

Pourquoi il faut y aller ?

Après un rendez-vous public raté l’an dernier (Nos patriotes et ses 70 767 spectateurs), Louane (Emera) revient au cinéma. On était curieux de voir si le potentiel cinégénique de la demoiselle que l’on avait appréciée dans La Famille Bélier (et ce même quand elle chantait à tue-tête du Sardou) n’était pas qu’un feu de pailles. Ouf de soulagement à la sortie de ces Affamés : Louane a un vrai don pour la comédie et ce rôle d’héroïne porte-étendard d’une jeunesse qui en bave pour que ses compétences soient reconnues lui sied à merveille.  Aux côtés de jeunes comédiens très à l’aise dans la comédie, elle s’épanouit et œuvre pour un film social qui évite pas mal de clichés tout en rappelant quelques vérités toujours bonnes à dire.

 

Pourquoi il ne faut pas y aller ?

Adaptant son propre roman inspiré de son expérience, Léa Frédeval ne peut pas avoir tous les talents. Son film confirme qu’il n’y a pas (encore) de réalisateur derrière la caméra. Il s’agit plus ici d’une mise en images scolaire et appliquée. À aucun moment le film présente une patine que les réussites du genre ont. Au point qu’on a plus l’impression d’assister à un sitcom qu’à un film de cinéma. Le récit a beau évité quelques pièges narratifs, il ne parvient pas non plus à faire preuve d’une folle originalité (la fausse bonne idée de jouer sur une des scènes cultes de Love actually).   

 

Publié le 26/06/2018 par Laurent Pécha

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